- dessoûler
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• 1845; dessaouler 1557; de des- et soûler1 ♦ V. tr. Fam. Tirer (qqn) de l'ivresse. ⇒ dégriser, désenivrer. On l'a dessoûlé en lui jetant de l'eau sur la tête. La peur l'a dessoûlé. — Pronom. « Rabe, la démarche incertaine et la tête malade pour s'être dessoûlé trop vite » (Mac Orlan).2 ♦ V. intr. Cesser d'être soûl. Il commence à dessoûler. Ne pas dessoûler : être toujours ivre. Il ne dessoûle jamais.⊗ CONTR. Soûler.Synonymes :- dégriserContraires :- soûlerdessoûler ou dessaoulerv.d1./d v. tr. Fam. Faire cesser, diminuer l'ivresse de. L'air frais de la nuit l'avait dessoûlé.d2./d v. intr. Cesser d'être soûl. Il ne dessoûle pas.⇒DESSOULER, DESSAOULER, (DESSOULER, DESSOÛLER) verbe trans.Pop. Faire cesser l'ivresse de quelqu'un. Synon. dégriser :• 1. Je dis que la nouvelle du coup de pistolet du 1er acte [de La Douloureuse] mettrait les femmes en fuite. — Mais elles sont grises! — Ça les dessoulerait.RENARD, Journal, 1897, p. 392.— Emploi pronom. réfl. Alexis se dessaoula complètement (...) Oui, Alexis n'était pas saoul (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 191).— Emploi abs. (gén. dans un contexte négatif). Il ne dessoule jamais (Ac. 1798-1932). Hommes tombés dans l'alcool, qu'on ne voit pas dessoûler (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 516).♦ Au fig. :• 2. ...la fille du maître-tanneur. Tout de suite celle-là avait été saoule d'hommes, de taureaux, de fumier et de cette continuelle bataille de cavalcade autour d'elle. Elle n'avait jamais dessaoulé.GIONO, Le Chant du monde, 1934, p. 125.Rem. On rencontre ds la docum. dessaoulement, subst. masc. Fait d'être dessoulé. Se saouler un jour et (...) soigner son dessaoulement un autre jour (GONCOURT, Journal, 1870, p. 628).Prononc. et Orth. :[desule], (je) dessoule [desul]. Var. [
-] ds LITTRÉ (cf. dé-). Ds Ac. 1694-1762, s.v. dessaouler (cf. aussi ds la docum. TRIOLET, loc. cit. et ex. 2); ds Ac. 1798-1932, s.v. dessouler sans accent pour marquer la contraction de -aou-, alors que Ac. écrit soûl(er). Le verbe est également écrit sans accent ds LITTRÉ (qui souligne cependant l'incohérence de Ac.), ds Nouv. Lar. ill., DG, ROB., DUB., Lar. 20e. Mais il est écrit avec l'accent circonflexe ds BESCH. 1845, Lar. 19e, GUÉRIN 1892 et QUILLET 1965. On admet les 2 orth., avec ou sans accent, ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1557 dessaouler (J. DE ROCHEMORE, Trad. Favori de la cour, Anvers, p. 157 r°). Dér. de soûler; préf. dé- (lat. dis-). Fréq. abs. littér. Dessoûler : 33.
❖♦ Familier.1 V. tr. Tirer (qqn) de l'ivresse. || On l'a dessoulé (dessoûlé) en lui jetant de l'eau à la figure. || La peur l'a dessoulé.2 V. intr. (souvent dans un contexte négatif). Cesser d'être ivre. || Il ne dessoûle pas : il est toujours ivre. || On a fait une de ces bringues, on n'a pas dessoûlé pendant trois jours. ⇒ Débourrer (pop.).——————se dessouler v. pron.♦ Cesser d'être ivre.0 (…) Rabe, la démarche incertaine et la tête malade pour s'être dessoulé trop vite, reprenait son chemin le long des rues (…)P. Mac Orlan, Quai des brumes, I, p. 15.❖CONTR. Soûler.
Encyclopédie Universelle. 2012.